Le 05/05/2024 20h

Prix Orizzonti du meilleur film à la Mostra de Venise 2023

Synopsis

Sasha est une jeune vampire avec un grave problème : elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés, décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les dernières volontés de Paul avant le lever du soleil. 

  • Il s’agit du troisième long métrage de Gábor Reisz, diplômé de diplômé de l’université ELTE en histoire et théorie du cinéma (2006), et de l’université des arts du théâtre et du cinéma en 2013. Le réalisateur avait signé For Some Inexplicable Reason (2014), sur le passage à l’âge adulte ; et Bad Poems (2018), développé lors du programme de résidence du Festival de Cannes. L’affaire Abel Trem propose une intrigue sur dix jours avec des chapitres distincts pour trois personnages principaux, le lycéen, son père et son professeur, auxquels on peut ajouter une jeune journaliste à l’origine d’un emballement médiatique. Ce découpage narratif permet de capter l’attention du spectateur, tout en distillant un certain charme rohmérien, notamment dans les digressions du récit (une jeune fille déclarant sa flamme à l’enseignant, qui l’éconduit avec diplomatie mais fermeté). On est subjugué par la montée de la tension lors d’un incident mineur : Abel a oublié d’enlever sa cocarde en entrant dans la salle où il doit passer son oral d’Histoire au bac, ce que lui fait remarquer son prof. Une parole qui n’est pas entrée dans l’oreille d’un sourd. Car le jeune homme, guère inspiré par le sujet sur lequel il est interrogé (ni par aucun autre), va faire croire à son père qu’il a été disqualifié en raison d’un signe jugé nationaliste. Il faut dire que le papa, fervent électeur d’extrême droite, s’était accroché avec l’enseignant lors d’une réunion éducative... AVoiraLire.com
  • Avec un casting d’adolescents comme d’adultes impressionnant de justesse, le film s’engouffre dans sa deuxième partie, après un habile montage suggérant l’importance d’un bouche-à-oreille déformant, dans les rouages d’un scandale auquel chacun rajoute sa petite part d’importance, entre peur de la vérité, de la perte de sa réputation, d’un pouvoir autoritaire… Ceci jusqu’à un climax en forme de tentative d’échange entre le professeur et la famille d’Abel, particulièrement tendu. L’introduction elle-même résonnait comme un avertissement, avec symboliquement la petite lucarne qui ouvre le film, comme filmée au téléphone portable, sur un groupe d’élèves arpentant les rues dans la joie (on suppose qu’il s’agit d’un jour de commémoration, le 15 mars, important dans l’histoire...), s’élargit jusqu’à tout l’écran, comme annonciateur du fait que chacun de ces moments privés ou anodins peuvent prendre une proportion publique, qui résonnera de manière différente selon le regard de l’observateur. La conclusion, elle, en forme de bouffée d’air inattendue, vient rappeler que, sans doute, la jeunesse n’a pas besoin d’être prise en étau d’une société irréconciliable, ayant droit à des moments de liberté de son âge et à construire ses propres perspectives. AbusdeCiné

Réalisation

de Gàbor Reisz

Distribution

Avec Gáspár Adonyi-Walsh, Istvan Znamenak, András Rusznák....

Année : 2024

Durée : 2h 07min / Drame en VOSTF

Nationalité :  Hongrie

Titre original : Magyarázat mindenre

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